Olivier Roellinger [partie 4 : la transmission]
Le 7 novembre 2008, Olivier Roellinger a rendu son tablier de chef et ses trois étoiles, pour partir vers d’autres aventures, tout en préservant son entreprise, les Maisons de Bricourt. Sa santé, l’avenir de sa famille et de ses collaborateurs, ceux que ce marin breton appelle son « équipage », dépendaient de cette décision courageuse. Depuis, il n’a peut-être jamais été aussi occupé. Il a développé son commerce d’épices, dont il est l’un des artisans les plus réputés dans le monde, et il a pris la vice-présidence des Relais & Châteaux, dès 2009. Là, il poursuit un engagement qui est arrivé avec l’âge et la prise de conscience. Il a notamment élaboré un manifeste en 20 points signé par les chefs de l’association, pour la sauvegarde des produits de la terre et pour la diversité des cuisines du monde.
Dans la dernière partie d’un long entretien qui en comporte quatre (avec « Demain sera mieux », « La Mer » et « Le rôle des chefs »), il évoque son parcours, sa vie de chef un temps rythmée par les guides gastronomiques mais très vite tournée vers la transmission d’une maison qui aurait pu disparaître lorsque sa santé l’a contraint au retrait. Cette transmission se passe aujourd’hui avec son fils Hugo, revenu au bercail après une première carrière dans la marine marchande. Avec pudeur et sincérité, Olivier Roellinger raconte ce jour où Hugo lui a annoncé, contre toute attente, qu’il voulait devenir cuisinier « avec ou sans lui ». Il confie la joie et la fierté d’un père, d’un cuisinier, d’un entrepreneur, face au talent et à l’engagement de ce fils qui lui offre une seconde jeunesse, mieux, l’immortalité. Un entretien touchant à découvrir, au gré des images des cuisines et des jardins du Château Richeux, fief de cette famille Roellinger qui n’a pas fini de dessiner un monde meilleur.
S.M.
Entretien : Stéphane Méjanès
Réalisation : Jean-Marc Cortade
Images : AllTimz
Montage : Afideis Production
Merci à Olivier et Hugo Roellinger, et à toute l’équipe des Maisons de Bricourt, qui nous ont reçus comme des rois que nous ne sommes pas.